Ce petit pays rural de moins de quinze millions d’habitants à dix mille kilomètres de Paris entretient pourtant depuis cent cinquante ans d’étroites relations avec la France. Protectorat  rattaché à l’empire colonial français en 1863, il accède à son indépendance en 1953.  Il connaîtra peu la paix. Victime collatérale de la guerre du Vietnam, sa population est écrasée sous le joug des Khmers rouges, libérée puis occupée par l’armée vietnamienne jusqu’en 1989. Toutes ces années et jusqu’à aujourd’hui, des hommes continuent de jeter et emprunter des ponts entre deux peuples aux cultures et religions si différentes mais réunis par l’histoire. Voici deux personnages qui incarnent ces liens vivant au delà des frontières dont nous, graines de gaulois selon nos croyances, oublions qu’ils ont dessiné partie de notre chemin de nation et de son identité.

> Tout d’abord un Khmer sage, pétri de culture française, façonné par le destin de son pays. Il a passé sa vie à l’interface entre deux mondes. Enseignant à la faculté d’archéologie de Phnom Penh , il parle et œuvre au nom d’un Cambodge réconcilié avec ses valeurs millénaires.

> Le second est le miroir du premier, Français devenu Khmer, fils de paysans savoyards transplanté dans les campagnes du Kompong Cham, prêtre missionnaire réincarné en terre de Bouddha, témoin coup de poing de l’histoire d’un peuple.