A quelle vitesse l’on se reproduit : une question de poids

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L’impasse reproductive, serait-ce là le stade ultime de l’évolution de notre espèce? Depuis une dizaine de millénaires,les humains prolifèrent à tout va en s’assurant toujours plus de ressources alimentaires, énergétiques, etc. En ce début de 21ème siècle, la faim finit de céder à l’excès de nourriture son rang de premier fléau affectant l’humanité. Selon une étude américaine, la survie même de notre espèce pourrait en être affectée. A moins qu’il s’agisse d’un nouveau modèle du couperet de la sélection naturelle généré par notre propre développement? Les chercheurs de l’Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development ont étudié en détail la fertilité de cinq cents couples volontaires d’une cohorte suivie pour analyser les liens entre leurs performances reproductives et l’exposition aux produits chimiques de leur environnement. Les couples procréateurs ont été suivis jusqu’à la grossesse ou sinon pendant un an après leur première tentative de conception. Il ressort que le premier facteur affectant leur capacité de procréer est l’obésité. Lorsque celle-ci est sévère (indice de masse corporelle supérieur à 35) pour les deux partenaires du couple, le délai pour concevoir un enfant est allongé de 60% par rapport aux géniteurs n’ayant point de surcharge pondérale. Imaginons exacte l’hypothèse d’une part héréditaire dans l’épidémie d’obésité mondiale. Dans ce cas, notre espèce s’engagerait dans une sélection via l’alimentation, laissant plus de chance de se reproduire à celles et ceux parmi les moins fragiles face à la pléthore alimentaire.En supposant que l’hypothèse soit fausse, l’humanité entière dans sa course folle au surpoids s’apprêterait à marquer le pas dans son expansion. Peut-être est-ce ainsi, en totale inconscience, qu’elle y gagnerait le salut: stabiliser un poids fixe d’humains sur la planète, en d’autres termes maintenir son indice de masse corporelle mondiale à un niveau acceptable, ceci en limitant la démographie par l’arme alimentaire de l’obésité massive ! Réguler le surnombre par le surpoids, l’argument peut paraître fallacieux. En étant moins cynique tout en adoptant la frugalité des antiques Cyniques, on peut aussi continuer de croire en les vertus de la raison, faculté de l’humanité qui lui permettrait de juguler sa taille sans s’exploser le tour de taille.

Dominique Martin

Mars 2017

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